le mercredi 7 mai 2008

Prévention contre les algues bleues

Le plan régional ne sera pas prêt avant la mi-juillet

CHICOUTIMI – Le plan régional de prévention contre la prolifération des algues bleues, élaboré par le Conseil régional de l’environnement et du développement durable (CREDD), verra le jour le 18 juillet prochain.

Le CREDD, qui regroupe municipalités, comités de riverains, entreprises et ministères impliqués dans la lutte contre les algues bleues, vise une mobilisation conjointe de tous les acteurs régionaux. Les objectifs du plan de prévention comprennent, entre autres choses, la réglementation, la restauration des bandes riveraines et la sensibilisation au problème des cyanobactéries. Le plan veut répondre à deux enjeux : la santé publique et celle des lacs et cours d’eau.

« Jusqu’à maintenant, nous avions un plan qui venait de Québec et était appliqué aux régions. Nous voulons un plan qui part de la base, avec les acteurs locaux », affirme Daniel Groleau, directeur général du CREDD. Selon lui, il faut faire connaître les règlements et partager les ressources. « L’eau n’a pas de frontières administratives », enchaîne-t-il.

Le phosphore, principal élément nutritif qui cause la prolifération des algues bleues, circule à l’échelle d’un bassin versant. Les municipalités voisines doivent donc agir de concert pour enrayer la prolifération des algues bleues dans les cours d’eau. M. Groleau soutient que le plan régional sera complémentaire aux plans locaux déjà en place.

En avril dernier, la municipalité de Saint-Félix-d’Otis était la toute première localité régionale à se doter d’un plan intégré de lutte aux algues bleues. La municipalité finance à 50 % la plantation d’arbres et la revitalisation des berges du lac Otis. « Il faut faire ressortir les bons exemples pour que d’autres municipalités s’en inspirent », souligne le directeur général.

Le plan régional sera donc en place au milieu de l’été. « On ne pouvait pas terminer le plan de prévention avant le 18 juillet. C’est une tâche colossale. Il ne suffit pas de mettre une pilule dans un lac et penser que ça va se régler », ajoute le porte-parole.

De plus, il est impossible, pour l’instant, de chiffrer les sommes prévues dans le plan régional.

Quelque 150 plans d’eau au Québec, dont sept au Saguenay-Lac-Saint-Jean ont connu une surpopulation de cyanobactéries, en 2007. Toutefois, aucun plan d’eau dans la région ne contenait de cyanotoxines, les rejets des cyanobactéries nocifs pour la santé. « Même sans émettre de toxines, les cyanobactéries sont un symptôme de la mauvaise qualité de l’eau », affirme M. Groleau.

La sensibilisation au problème commence à porter ses fruits. « Les gens de la région sont réceptifs. Ils ont changé d’attitude. Par exemple, ils demandent du savon sans phosphate, un produit absent des épiceries jusqu’à tout récemment », affirme Paul-Roger Cantin, conseiller de Saguenay en charge du dossier des algues bleues.