le  lundi 3 octobre 2011

Lac Kénogami

Des citoyens réclament une aire protégée

LAC-KÉNOGAMI – Les membres de l’Association pour la protection du lac Kénogami (APLK) demandent au gouvernement du Québec de créer une aire protégée de 487 kilomètres carrés dans les limites de la municipalité afin de protéger la source d’eau potable de 125 000 citoyens.

La résolution a été acceptée, hier matin, par les participants à l’assemblée générale de l’organisme. Mais la tâche n’a pas été facile, même si la recommandation semble tout à fait logique pour les 2000 riverains de la localité. Les membres du conseil d’administration ont dû faire des pieds et des mains pour réunir les 18 personnes nécessaires à l’obtention du quorum.

Au cours des prochaines semaines, les dirigeants de l’APLK doivent rencontrer les responsables de la MRC du Fjord afin de les convaincre de l’importance de protéger le plan d’eau, mais aussi la forêt qui l’entoure.

« L’objectif premier est de protéger l’eau du lac Kénogami. Il s’agit d’un important réservoir d’eau potable pour environ 125 000 citoyens de la grande ville de Saguenay. C’est important.

« Par le fait même, nous allons protéger le paysage et la forêt qui s’y retrouvent. Ça aussi c’est important. Chaque arbre retient une certaine quantité d’eau en provenance de la Réserve faunique des Laurentides. Couper et éliminer plusieurs milliers d’arbres feraient en sorte d’amener beaucoup plus d’eau dans le lac Kénogami. Il pourrait y avoir des conséquences », explique Claude Collard, président de l’APLK.

Les responsables de l’organisme croient fermement obtenir gain de cause auprès du ministère de l’Environnement. Sans disposer immédiatement de statut d’aire protégée de niveau 3 pour le bassin du lac Kénogami, ils espèrent avoir un moratoire afin d’éviter la coupe forestière. Les responsables soulignent que les activités de chasse, de pêche, de motoneiges et des activités nautiques seraient toujours autorisées.

« Nous ne voulons pas de coupes à blanc, de déboisement. Nous savons qu’au moins trois scieries ont des projets de coupe forestière. Nous sommes parvenus à sauver la situation en raison de la crise financière et du ralentissement des opérations forestières. Mais en même temps, les scieries veulent couper du bois le plus près possible afin d’éviter des coûts trop élevés.

« Il ne s’est pas fait de coupe en raison de nos revendications. Et nous voulons continuer à protéger notre ressource et la qualité de l’eau du lac Kénogami », mentionne Patrick Nadeau, membre du conseil d’administration.

Celui-ci croit que le gouvernement du Québec pourrait imposer un moratoire d’ici le début de 2012. À la condition que tous les intervenants soient d’accord avec le principe de l’aire protégée.

Actuellement, Saguenay, le Conseil régional en environnement et d’autres organismes partagent le point de vue de l’APLK. Il reste à convaincre les dirigeants de la MRC du Fjord notamment du bien-fondé de la demande.

« Nous ne fermons pas la porte à des suggestions, mais il faut protéger le secteur. Il existe des arbres centenaires sur le territoire visé, dont un a plus de 450 ans et est toujours en santé », conclut Claude Collard.