le Dimanche 10 octobre 2004

Pour l’artiste André Bouchard

La solution de 1996 reste la plus sûre

Alma – L’artiste André Bouchard, qui a réalisé le film  » Pikauba « dénonçant notamment l’installation d’un barrage sur la rivière du même nom, estime que le report du projet se veut une excellente nouvelle.

Reconnu pour ses multiples actions à caractère environnementales, André Bouchard croit en effet que « le temps de réflexion qu’impose le gouvernement servira à la ministre (Françoise) Gauthier et au député (Stéphane) Bédard d’étudier de nouvelles avenues et de visionner le documentaire Pikauba ».

Selon lui, l’ouvrage de retenue proposée par le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard ne correspond en rien aux véritables besoins de la région. En 2000, une commission du BAPE avait pourtant favorisé cette avenue afin de régulariser les eaux du lac Kénogami et ainsi, sécuriser le secteur en cas de déluge.

« Je l’ai dit et je le répète, ce barrage ne garantit aucunement la sécurité publique. Le lac Kénogami est plein à 114 pieds et s’il pleut, qu’il y ait un bassin de rétention ou non, il faudra être en mesure d’extraire de l’eau de ce réservoir », rappelle-t-il.

C’est en ce sens qu’André Bouchard prône plutôt le détournement des eaux de la rivière Chicoutimi vers la rivière aux Sables afin d’accroître le débit d’évacuation.

« C’est la solution que privilégiait le ministère de l’Environnement en 1996, et ça demeure l’alternative la plus plausible. De plus, au lieu des 200 à 300 millions $ que coûterait l’installation d’un barrage sur la Pikauba, ce projet équivaut à un investissement de 40 millions $ », indique-t-il.

En référant à ses valeurs environnementalistes, il ajoute qu’il est essentiel de cesser toute coupe abusive dans le secteur de la rivière Pikauba, au coeur de la réserve faunique des Laurentides.

« Il faut arrêter d’avoir un comportement aussi désastreux et qu’on respecte davantage nos richesses naturelles. Nous agissons de façon irresponsable envers les citoyens. Les gouvernements et Hydro-Québec n’ont plus le choix. Ils doivent mettre un terme à leurs magouilles et à leur dictature », insiste André Bouchard.