le mercredi 31 janvier 2001

Le maire de Jonquière soulève des interrogations sur la gestion

Jonquiere – Le maire de Jonquière, Daniel Giguère, n’est pas à l’aise avec le nouveau mode de gestion du bassin du lac-réservoir Kénogami.

Selon lui, le ministre des Ressources naturelles, Jacques Brassard, est même très loin d’avoir répondu à toutes les interrogations du comité du bassin.

Daniel Giguère rappelle que le ministre et Hydro-Québec ont été saisis d’au moins huit interrogations pas plus tard qu’en novembre dernier au sujet du partage des débits de crue dans les rivières aux Sables et Chicoutimi. Selon lui, lors de la rencontre de presse pour parler du devancement de certains travaux au bassin versant du lac-réservoir Kénogami, il n’y a pas répondu.

Lorsque le ministre Brassard dit qu’advenant un autre déluge, une fois tous les travaux complétés, les dégâts ne seraient plus de 300 millions $, mais de 4 millions $, le maire Giguère rétorque que le problème, c’est qu’ils seraient 20 fois plus importants à Jonquière. « Je ne suis pas convaincu que la population serait aussi protégée que le ministre le dit », a-t-il souligné. En effet, il se demande si Jacques Brassard a considéré le fait que le barrage de la compagnie Abitibi-Consol à Chute Bésy a une capacité d’évacuation de seulement 700 mètres-cubes-secondes et que la partie de rivière située entre le barrage Jonquière et le pont Nelson ne permet pas, sans travaux, d’évacuer 650 mètres-cubes-secondes sans inonder la centrale hydroélectrique Jonquière? Il se demande également s’il a pris en considération l’érosion des berges, le transport de sédiments et de débris provoqués par l’augmentation importante de la vitesse de l’eau.

Le maire Giguère n’est pas certain que le ministre s’est intéressé à l’impact sur les fondations des ponts de la rivière aux Sables. Il n’est pas sûr non plus qu’il s’est préoccupé de l’impact du bassin versant propre à la rivière aux Sables dont les apports viendront s’additionner au débit évacué au barrage Pibrac?

Daniel Giguère préférerait que le risque soit partagé plutôt que Jonquière écope des deux tiers des risques. Selon lui, historiquement, depuis plus de 80 ans, la gestion du lac Kénogami faisait en sorte qu’on évacuait pour le tiers dans la rivière aux Sables et pour les deux tiers dans la rivière Chicoutimi en raison de la capacité d’évacuation qui est plus grande au Portage des Roches qu’à Pibrac. « Espérons qu’il n’y aura pas de fortes pluies, car on aura des sueurs froides à Pibrac », lance-t-il. Enfin, il continue à réclamer encore la présence d’un surveillant.